lundi 21 décembre 2009

Les randonneurs

Arrrrgggghhh
L’angoisse de la page blanche!!!

Euh, navré pour ce silence de quelques semaines, mais j’ai eu toutes les peines du monde à trouver le biais pour raconter la venue de Camille et Julie.
Difficile de partir dans mes délires scribouillards habituels quand deux de mes lectrices ont été les témoins de ce que je m’apprête à écrire…
Mais j’ai trouvé la solution, elle était là, évidente: vous racontez l’exacte vérité des faits. Pas ma vérité, non la Vérité, la seule, l’unique, l’inattaquable.

Bon, je vous passerai sur l’arrivée des deux squatteuses : l’attente a l’aéroport, les yeux dans le vague cherchant au loin une tête connue, puis les sourcils qui se relèvent, les sourires qui inondent les visages, la course au ralenti et la musique dans le fond qui vient vous tirer les larmes…

En fait, la seule chose vraiment « George Clooneyienne » que j’ai fait ce samedi soir là, fut de me raser.
Et c’est sur des joues aussi roses et douces que des fesses de bébés que les filles ont pu déposer leurs bisous d’arrivée…
Ensuite, poliment, je leur ai proposé de les délester de leurs bagages, et en vraies femmes du 21eme siècle, elles répondirent en chœur qu’elles pouvaient gérer cela seules… Le Féminisme a du bon ! Imaginez le nombre et la densité des bagages que deux filles peuvent emmener avec elle dans le Grand Nord canadien !

Le Grand Nord canadien, c’est par cela, d’ailleurs, que je vais commencer à raconter nos aventures.

Puisque mes deux pensionnaires allaient être confinées en ville toute la semaine, nous avons profité des deux bouts de week-ends pour aller nous immerger dans la verdure québécoise.

Et si vous avez lu les articles précédents relatant mes exploits en la matière, vous pouvez imaginer dans quelle incertitude je me trouvais : Hors de question de passer pour un cave devant les filles... devant ma sœur, quelques mois auparavant, j’avais pu le gérer mais face à deux nanas à la pointe des méthodes les plus actuelles de communication électronique, ma réputation aurait pu en être complètement ravagée a l'échelle planétaire en deux clics de souris... et ca, je ne pouvais pas me le permettre !

C’est donc avec une « petite » pression sur les épaules que j’ai embarqué les filles dans la voiture le lendemain de leur arrivée, direction le Mont Tremblant, une station de ski doublée d’un parc immense ou nous étions sur de trouver toute la chlorophylle que nous cherchions.

Comment décrire le Mont Tremblant ? Imaginez une station de ski qui aurait été créée par Walt Disney avec des maisons aux toits rouge vif ou vert prairie, de la pelouse digne d’un green de golf, un vrai-faux clocher dont la peinture a juste eu le temps de sécher, et vous aurez une vision assez juste du Mont Tremblant.

Arrivés là-bas, toujours prêts à nous abandonner à la Nature, nous entamons une petite ballade au bord d’un lac, bavardant de choses et d’autres quand, tout a coup, nous croisons un panneau nous indiquant la marche à suivre si nous tombons nez a nez avec… un ours.

Oui vous avez bien lu… un ours.

La, deux écoles : la première, nous bravons le danger, et nous entrons sur le territoire de la Bête. Galvanisés par l’adrénaline qui coule à flot dans nos veines, chaque pas est un défi à l’espèce plantigrade au complet, un « même pas peur Winnie !! », un « Retourne chez ta mère, Bouba !!»…
Et la deuxième école… celle qui veut qu’une de mes copines devienne particulièrement hystérique a la simple vue d’un écureuil (non Julie, je ne dirais pas que c’est toi… oups !... ah, bah, d’un autre cote, j’ai dit que je racontais l’exacte vérité)…

Un écureuil, vous savez ? Ces petits trucs tout mignons et parfaitement inoffensifs…et bien ces petites peluches vivantes déclenchent chez Julie une terreur digne des plus grands thrillers… En d’autres termes la Miss peut regarder le cycle complet de SAW sans broncher et hurler a la moindre vue d’un petit écureuil qui s’approche… alors imaginez-nous face a un ours !!

Ayant tous les trois définitivement écarté l’idée de battre un ours a la course ou a l’escalade (Ah, Newton, ce que tu peux être cruel !!!), nous décidons de rebrousser le chemin, bizarrement confiant dans le fait que ledit ours sait lire le panneau et sait exactement que de l’autre cote du panneau, il ne doit pas essayer de nous bequeter.

Et nous nous mettons en chasse nous même pour dénicher notre repas a la station même du Mont Tremblant.
Là, la vérité nue et inattaquable m’oblige à vous parler de la deuxième partie de la journée : la dégustation des queues de castors et le drame qui s’en suivit.

Oui vous avez bien lu, nous avons gouté des queues de castors… Apres tout, nous sommes des aventuriers, non ?!?!?!
Et bien sachez que ce n’est pas mauvais du tout, c’est gras, sucré, bref régressif à souhait mais c’est bon !!!
Et là je sens bien que j’ai perdu la majorité de mes lecteurs qui sont en train d’avoir des nausées…
Je vous rassure tout de suite les queues de Castor ne sont pas des vraies queues de castor (yeurk…) Ce sont en fait des pâtisseries de type beignets en forme de ... non la si vous ne trouvez pas... enfin bon... en forme de "ce que vous savez" sur lesquelles on étale ce que l’on veut mais à condition tout de même que cela soit gras et sucre : du Nutella, du sirop d'érable, du beurre fondu etc. (euh la c’est moi qui commence à me sentir pas très bien).

Occupés à déguster nos queues de castor, nous marchions dans le centre de la station quand le drame est survenu
Un drame terrible qui restera dans les mémoires des gens présents ce jour la.
Tout s'est passe si vite... Nous n’avons rien pu faire…
Aujourd’hui encore je ne m’explique pas ce qui est arrivé…
Je ne savais pas que les filles pouvaient avoir des phobies aussi bizarres... car si l'une est terrorisée par les écureuils, je ne savais pas que l'autre était une psychopathe des mecs déguisés en rennes... (Pathologie aussi rare que violente, je vous prie de me croire).

En ce dimanche après-midi ensoleillé, dans cette station familiale du Mont Tremblant, une mascotte s'est approchée de nous... un brave gars déguisé en rennes, peut être un étudiant fauché, heureux de pouvoir arrondir ses fins de mois en se déguisant en peluche pour la joie des plus petits…
On ne peut même pas dire que le mec était discret. Au contraire, le type était visible de loin (et c’est normal, c’était son job, celui d’une mascotte).
Julie et moi l’ayant vu, nous avons choisi le classique cadrage-débordement du rugby… nous ne nous doutions pas que Camille allait carrément dézinguer le renne en peluche: Low kick, high Kick, Nesquick ! Tout s’est passé en un éclair ! A ce jour, le gars est encore persuadé d’avoir croisé la route de Chuck Norris !!!

Et la, il m’apparait important d’ouvrir une parenthèse. Si il y a une chance, même infime, que parmi les lecteurs de ce blog se trouve le prochain mec de Camille, je voudrais qu’il suive mon conseil « Ne jamais, je répète, ne jamais, te déguiser en mascotte pour séduire Camille !!!».

L’affrontement fut si bref et si violent que nous fumes obligés de nous éclipser aussitôt du Mont Tremblant, et c’est rouge de confusion et de colère (la confusion pour nous, la colère pour la mascoticide), que nous sommes repartis a Montréal aussi vite que ma voiture le permettait…

Encore aujourd’hui, les saisonniers du Mont Tremblant raconte la légende d’un jeune étudiant déguisé en renne qui a survécu a l’attaque d’un animal sauvage… les uns disent qu’il s’agissait d’un ours, les autres parlent d’un animal mythique que les Mohawk appellent Wakan Tanka, l’Esprit de la Nature Sauvage.

Effroyable…

(à suivre…)