Ca y’est j’ai commence à prendre des cours de japonais !!!
Jusque la, je ne disposais que des méthodes d’apprentissage que m’avaient offert mes amis et des quelques mots que l’on apprend en faisant de l’aïkido :
Aie ! Non pas la ! Re-Aie ! Ah tu fais ca comme ca, toi ? Aie ! Mais euh…
Bref rien de vraiment structuré et surtout rien de vraiment utilisable a moins d’avoir déjà franchi quelques barrières sociales…
De plus, j’avoue ne pas avoir été un élève très assidu.
20 fois, j’avais pris les bouquins, commencé à lire la première leçon (« bonjour, je m’appelle xx, voici mon épouse ») et 20 fois, je m’étais laissé perturber.
20 fois, j’ai lu la leçon 1…
20 fois, j’ai appris à présenter mon hypothétique femme (je changeais de prénom a chaque fois… en évitant Priscilla et Kimberley, faut pas exagérer, non plus).
20 fois, je me suis laisse distraire par le décalage entre la leçon et la situation : Quelle femme ? Comment s’appellerait-elle ? A quoi ressemblerait-elle ? Pourquoi devrais-je la présenter? Pourquoi en japonais ??? Et surtout, est-ce que si j’avais une femme, j’apprendrais le japonais ???
Bref, 20 fois, assaillit par ces questions, j’ai refermé le bouquin et ouvert un magazine…
Mais aujourd’hui c’est un peu différent, la motivation n’est pas la même.
Au printemps 2010, si tout va bien, je serai au Japon pour deux semaines. Or si la première fois j’étais accompagne d’une « interprète », cette fois-ci, ce ne sera pas le cas. Outre le fait qu’il est tout de même plus courtois de parler quelques mots dans la langue de mes hôtes, il est tout aussi nécessaire voire indispensable, vu mon sens de l’orientation légendaire, de pouvoir demander ma route dans la langue du coin.
Il fallait donc que je trouve le moyen d’apprendre des rudiments de la langue de … (ben euh Molière c’est pour le Français, Shakespeare c’est pour l’Anglais… c’est qui le Molière nippon ????)… la langue de, ben euh… Pikachu ? (pris en flagrant délit d’inculture, c’est moche).
Par hasard, sur Internet, je suis tombe sur l’annonce d’une jeune étudiante donnant des cours de japonais. Apres quelques échanges de mails, nous fixons notre premier rendez-vous.
La, je profite de la situation pour raconter une blague pas drôle (enfin, hilarante pour moi, comme d’habitude mais qui m’a valu quelques grand moments de solitude) :
Un jeune étudiant fauche (pléonasme) cherche à se perfectionner en anglais. Il tombe sur une annonce alléchante « cours d’anglais, 5 euros de l’heure ».
5 euros, c’est pas beaucoup et notre étudiant décide de se rendre le soir même a l’adresse indiquée, une espèce de studio au dessus d’un bar louche, dans une ruelle étroite et mal éclairée (z’avez peur la, non ?). Il frappe a la porte et demande timidement « Euh, bonjour, les cours d’anglais a 5 euros, c’est bien ici ? » et une voix lui répond de l’autre cote de la porte « If, If, Between !!!»
…
Oui je sais…
Bon…
Rassuré par l’origine japonaise de mon futur professeur, je me suis rendu a notre premier rendez vous.
Pour nous reconnaitre nous avions échangé des descriptions assez précises.
Elle : « Je suis une petite japonaise »
Moi : « Je suis français et je ne parle pas (encore) japonais. »
Inratable, j’vous dis !!
Apres être passé pour un pervers auprès de toutes les jeunes asiatiques de l’université Concordia, je tente une dernière fois, et bingo ! C’était elle !! Je le savais !! Il faut dire que nos descriptions étaient particulièrement justes !!!
Et c’est ainsi que depuis maintenant quelques semaines, je prends des cours de conversation en japonais par l’entremise d’un jeune étudiante avec qui je communique… en anglais.
Pas simple, n’est ce pas ? Entre mon niveau d’anglais (presque au niveau de mon allemand, c’est vous dire), mon accent français, son accent japonais a elle, plus toutes les imprécisions qui peuvent arriver au fur et a mesure de la traduction, je vous laisse imaginer le résultat. Le temps que je donne la réponse, elle a déjà oublié la question…
Mais elle est très patiente, et je commence enfin à pouvoir dire autre chose que « Bonjour, je suis Philippe, voici ma femme ».