mardi 5 janvier 2010

Les randonneurs (suite)

Voici la suite de mes aventures avec « Squirrel killer » et « Mascot Psycho » de passage a Montréal.

Lorsque les filles m’ont dit « On a trouvé un super plan pour notre dernière ballade ensemble !!», j’aurais franchement du me méfier…

Je ne suis plus le même homme depuis…
Aujourd’hui, je peux dire que j’ai enfin vu la Nature sauvage et indomptée, impitoyable et dangereuse. Je l'ai fixée droit dans les yeux et… elle a bavé sur ma voiture !

Je m’explique.
Notre deuxième immersion dans la verdure québécoise s’est faite au Parc Omega Outaouais. Vous devez savoir que le Parc Omega est un parc safari.
Mais pas un parc safari comme il y a en France où on s'esquinte les yeux pour voir au loin un buisson bouger pensant, a tout hasard, que derrière ce buisson qui bouge, il y a un animal sauvage... (Notez que ca c’est la version pour les enfants… car tout le monde sait ici qu’en France il existe des parcs ou les buissons bougent sans qu’il y ait des animaux sauvages tapis derrière mais simplement des personnes en pleine détresse sentimentale et d’autre qui, comme dirait Brassens, leur font la courte échelle pour monter au 7eme ciel).

Apres 45 minutes de voiture, a l’entrée du parc une jeune femme nous tend la carte de notre parcours : nous devrons traverser les territoires des wapitis, des sangliers, des orignaux, des bisons, des bouquetins, des loups et des ours ! Tout cela vivant en liberté ou en semi-liberté !

Dans un effort colossal, j’esquisse un sourire (crispé) aux filles tout en imaginant déjà un bison retourner ma voiture.

J’enclenche la première et nous voila parti.

Pendant les quelques premiers mètres mon cerveau dopé a l’adrénaline élabore un raisonnement qui sur le coup me parait cohérent : entre tous les animaux dans le parc a ce moment précis, la chose la plus curieuse que les autres animaux peuvent voir, c’est tout de même … ces trois humains dans une voiture, non ? Or j’imagine que les bestioles se tiendront à l’ écart en respectant la distance sociale adéquate quand on se rencontre pour la première fois…

Je me trompais.

Imaginez qu’à l'entrée du Parc, le visiteur lambda est invite à acheter des sacs remplis de carottes.
Imaginez maintenant que depuis que le parc existe, les bestioles ont compris qu'a chaque voiture qui passe sur la piste, une ou plusieurs carottes peuvent tomber de ces grosses boites de conserve d’humain...
Résultat, au bout de 15 m dans le parc, une horde de Wapitis vient s’agglutiner a ma voiture.
Et s’agglutiner est le bon terme vu que ma voiture est a ce moment la recouverte de 234 litres de bave de Wapiti…

Et je ne sais pas si vous savez ce que c’est que la bave de Wapiti… mais aujourd’hui encore, le gel de janvier n’arrive même pas à entamer les zones que ces grands cerfs ont enduites

Les filles ne savent plus comment réagir : ca fanfaronne en voyant les Wapitis avancer mais ca referme énergiquement les fenêtres en criant des qu’un de ces carottophages s’approchent de trop près…

En faisant bien gaffe de ne pas leur rouler sur les sabots, nous nous frayons tout de même un chemin (ce qui se traduit immédiatement par l’étalement uniforme d’une couche d’apprêt waterproof bio, parfum carotte).

A peine le troupeau passé, nous voila pris en chasse par une horde de sangliers (surement l’équipe qui nettoie les enjoliveurs de la voiture…)
Petite tentation de dégommer un ou deux marcassin d’un coup de portière, mais le regard de la maman ou d’une tante (je n’ai pas franchement essaye de connaître leur lien familial) m’en dissuade.

Et la, j’avoue avoir été tenté par dire a Mascotte Psycho que parmi ces animaux sauvages se cachait un mec déguisé avec un costume en peluche, histoire qu’elle nous ouvre la route…
Mais je renonce… je le regrette encore un peu aujourd’hui.

Au détour d’un virage, nous entrons dans la zone des Bisons…
Oui, la bête mythique des westerns… ce magnifique animal, incarnation de la force de la Nature Nord Américaine est la a quelques mètres de nous…
Un petit groupe broute paisiblement du foin sans prêter attention à notre présence…
Ouf !
Mais voila que la voiture juste devant nous freine.
Un de ces bestiaux est sur le chemin…
Forcement a ce moment, la concentration inhabituelle de voitures ne manque pas d’intriguer les potes de M’sieur le Bison qui quittent aussitôt leur mangeoire pour venir inspecter nos voitures de plus près…
Gloups !
Cela a été un des têtes à têtes les plus intenses que j’ai jamais eu… (Et je ne parle pas d’un face a face amoureux, je parle d’un rendez vous avec un truc qui en un coup de langue peut vous nettoyer la face et qui d’un coup de tête peut vous sécher pour la journée… ah ben si, a la réflexion, ca pourrait coller en fait!!)

Bref nous avions quitté les wapitis lécheurs et sangliers trottinant pour tomber nez à nez avec les Bisons curieux…
La vache ! On dirait des totems scouts !!!
Petit moment de nostalgie en repensant a ma période de scoutisme… Ca y’est, c’est passé !
Je vous rassure, je n’étais ni « Wapiti lécheur » ni « Bison curieux » !

Reprenons le fil de notre aventure pour arriver devant les seuls enclos du parc, ceux abritant les ours et les loups : la, a une dizaine de mètres une grosse masse noire avachie est en train de se taper une sieste monumentale…
Je ne peux pas croire que cette espèce de tas de poil soit un ours, celui-là même (ou son cousin) qui nous a fait rebrousser chemin une semaine auparavant au Mont Tremblant… Cette bête fauve capable d’arracher une tête d’un coup de patte n’est à l’évidence qu’une grosse peluche noirâtre plus occupée à roupiller qu’a étêter les passants…

A notre surprise, Squirrel Killer, rassurée par l’enclos, se met à interpeller la bête fauve… qui la snobe avec dédain.

Énervement de Squirrel Killer qui veut tout de même pouvoir prendre en photo autre chose que les fesses d’un grizzly, insiste pour essayer de stimuler un peu la bête.
C’est la que l’idée de la journée fuse : tout le monde sait que les ours sont attirés par les choses sucrées, et la, Squirrel Killer se retourne vers nous et nous demande « c’est comment déjà le cri du sucre ???»
On a beau être habitue, ca déstabilise…
Certes plusieurs fois, depuis que nous nous connaissons, Squirrel Killer nous avait paru un peu « bizarre »: « Moi, je ne mange pas les armoires » (Bremen, mai 2009), « c’est quoi le féminin de bois ??? » (Bremen, un peu plus tard).

Dans l’incapacité de répondre avec précision a cette question, et je l’avoue un peu décontenancés, Mascotte Psycho et moi-même décidons d’engager notre retour vers Mtl ou les filles devaient reprendre leur avion dans la soirée…

2 commentaires:

Julie a dit…

Euh... Bravo pour les citations...
Je trouve très limite de se moquer de mes expressions.. si caractéristiques.. ok j'ai une imagination débordante et alors.. ca aurait pu marcher..
En tout cas je me souviens de ton tete à tete avec Mr Bison.. et tu faisais pas le malin mon grand... Ahahah.. Encore une idée de fou pour un trio de fou..
A nous l'aventure..

Phil a dit…

Tes expressions depasseront toujours mes elucubrations, ne change pô !